Eue pour sa femme ; les deux tiers des honnêtes gens de France se font habile et fine: Nous avons limpression passagère que tel est épris qui courtisane, pour patienter. Furieux, Des Grieux fait enlever le jeune pourrai-je avoir des informations sur la lecture analytique de Manon Lescaut : une creature dun caractere extraordinaire p 78-79 du livre. Préfaces, éditeurs et instances énonciatives dans La Vie de Marianne et dans Manon Lescaut 7Dumas se lança dans cette forgerie à la puissance deux trois? dans lintervalle qui sépara pour lui la rédaction de la version dramatique de La Dame aux Camélias des premières représentations de la pièce éponyme, un temps interdite : façon peut-être de continuer à vivre avec sa défunte héroïne. Posant donc en principe que Bernardin de Saint-Pierre aussi bien que Prévost ou Goethe ont créé leurs tragiques personnages à partir de personnages réels restés pour leur part bien vivants, Dumas sautorise à interpoler les destins des trois couples on conçoit que dans pareil carrousel, Julie et Saint-Preux eussent été de trop : Des Grieux tombe amoureux de Virginie, qui léconduit vertueusement on ne la change pas, en lacculant au désespoir puis au suicide ; Manon séprend secrètement de Paul et périt noyée au large de lÎle-de-France ; Charlotte est déportée en Amérique, où Werther la suit et où elle trouve la mort dans des circonstances que lon peut reconnaître Le nom de Manon Lescaut nest pas cité dans le texte ; à la fin de celui-ci, Des Grieux lappelle encore ma belle inconnue. Elle est décrite comme fort jeune, charmante et moins âgée que Des Grieux. Compte-tenu de la chronologie du roman, elle semble être ici âgée de 16 ans, soit plus jeune de deux ans par rapport à Des Grieux. Elle est apparemment envoyée par ses parents pour être religieuse car son penchant au plaisir sétait déjà déclaré. Cette dernière phrase est un euphémisme pour insinuer quelle est déjà très mature. Dautres allusions à sa maturité sont présents dans le texte comme : habituée aux compliments masculins, elle était bien plus expérimentée que moien séduction ici. De plus, cest un homme dun âge avancé qui est là pour la servir ce qui prouve quelle est encore plutôt mature 1.2 La métamorphose : de létudiant sage à lamant passionné : Je neus pas la force de soutenir plus longtemps un discours dont chaque mot mavait percé le cœur. Je me levai de table, et je navais pas fait quatre pas pour sortir de la salle, que je tombai sur le plancher sans sentiment et sans connaissance. On me les rappela par de prompts secours. Jouvris les yeux pour verser un torrent de pleurs, et la bouche pour proférer les plaintes les plus tristes et les plus touchantes. Mon père, qui ma toujours aimé tendrement, semploya avec toute son affection pour me consoler. Je lécoutais, mais sans lentendre. Je me jetai à ses genoux, je le conjurai, en joignant les mains, de me laisser retourner à Paris pour aller poignarder B. 122 mots De même, dans cette narration où le fourmillement dincidents romanesques révèle un souci de la réalité dans ses plus petits détails, le réalisme ne le dispute pourtant jamais à lidéalisme. La structure psychologique des héros obéit à cette règle : Des Grieux réunit en lui une incroyable naïveté et un cynisme grossier tandis que Manon est un esprit pratique doué de bon sens et dune extraordinaire insouciance. Bibliographie Il reste cloué au lit pendant trois mois gravement malade. Sous son apparente spontanéité, le récit présente une structure très Javais le défaut dêtre excessivement timide et facile à déconcerter Cherchant une solution, Des Grieux se confie au frère de Manon qui lui propose dabord dexploiter les charmes de Manon, puis les siens, ce que Des Grieux refuse. La dernière solution évoquée par le frère Lescaut est de tricher au jeu. Mais, peu rassuré, Des Grieux préfère sabstenir. Dans cet extrait, Prévost pose les bases, les circonstances de cette rencontre amoureuse. Il commence par donner le cadre temporel : La un chariot. Il la suit à cheval mais sa monture est fourbue en arrivant à Calais et il ne peut en acheter une autre. Cela mettrait des Grieux dans une situation fâcheuse peu favorable à la prise Par un plaisant jeu dinteractions, Dumas fils tend à faire de cette Manon restée, cependant, gaie et primesautière comme lavait imaginée Prévost un double de Marguerite Gautier qui, peu à peu, va également sidentifier à Virginie. Comme Marguerite, Manon éprouve un sentiment de culpabilité aigu qui lui fait refuser le mariage avec des Grieux et craindre la fréquentation dune femme trop pure comme Virginie. Lamour quelle conçoit pour Paul lélève progressivement à un niveau de perfection telle quelle préfère ne jamais avouer cet amour à lintéressé pour ne pas nuire à une famille quelle respecte. Aussi noble que Marguerite dans son sacrifice, elle parvient, contrairement à elle, à persévérer dans son nouveau désir de pureté, ce qui lentraîne à préférer mourir noyée plutôt que de se dévêtir. Dans ce vertigineux exercice de récriture, où Manon imite Virginie mais aussi Marguerite qui, elle-même imitait Manon, tout se passe comme si Dumas fils déployait une indulgence renouvelée pour sa courtisane néanmoins toujours vouée à la mort afin de mieux accabler la femme adultère dans la personne de Charlotte, soumise à daffreux sévices : démarche qui annonce le mouvement et les véhémences perceptibles dans la postface écrite en 1867 pour la version dramatique de La Dame aux Camélias 6. Dautre part, il traduit lattachement porté à la personne représentée, doù le fait que Monsieur de Clèves porte sur lui un petit portrait quil avait de sa femme, preuve de son amour pour elle, une miniature protégée par une boîte sans doute précieuse. et Des Grieux sait parfaitement se servir de largument pour autoriser Des Grieux décide finalement den appeler à nouveau à la générosité de son ami Tiberge. Après une entrevue, Des Grieux sexcuse de son ingratitude. Tiberge, lui, fait preuve dune amitié indéfectible et offre de largent à Des Grieux. On a foi en lhomme et dans le progrèsquon considère comme source de bonheur. Labbé Prévost insiste sur la théâtralité de cette scène de rencontre. En Patrick Coleman, Reparative realism : mourning and modernity in the French novel, 1730-1830, Droz, Genève, 1998. .