Mais vient la rupture de lexil parisien. Elle détermine la coupure sur laquelle souvre la deuxième partie Les orphelins du Romantisme : années 1858-1861. Lapprentissage parisien sera terrible. Pêle-mêle, se succèdent différentes expériences de chutes ou de plongeons : les revers scolaires au lycée Saint-Louis, lhumiliation constante subie par le jeune provincial pauvre face à des condisciples brillants, issus de la bourgeoisie parisienne, léchec au baccalauréat, à deux reprises, puis, pour survivre, lemploi comme gratte-papier aux Docks, et enfin, la profonde misère de lannée 1861, jusquà cet impossible amour pour Berthe, la prostituée, la fille à parties, qui ne pourra être sauvée de la déchéance à laquelle héroïne naturaliste avant la lettre elle est irrémédiablement condamnée Pourtant, cest également une période de construction, dessence positive, et qui va tremper durablement lâme du jeune Zola. Non seulement lexpérience directe de la misère, les décors de LAssommoir connus de lintérieur, mais aussi les premiers essais décriture, et les découvertes littéraires, multiples, explorées avec avidité et passion : Michelet, Dante, Ronsard, Hugo, Molière, bien dautres encore, dans un incessant va-et-vient entre références classiques et références modernes. Il avale tout ce qui lui tombe sous la main, au hasard des bibliothèques du quartier, ou des libraires doccasion, ou des boîtes de bouquinistes. Et il ne lit ni superficiellement, ni fragmentairement p 269. Voici son adresse mail : maitrezoklihotmail.com vous pouvez lappeler directement ou l Ecrire sur Maintenant, nous allons te laisser seule, mon enfant. Mon cher Laurent, comment vous remercier? Vous navez pas même accepté que Camille payât les couleurs. P108 La vieille mercière le considérait comme le sauveur de sa nièce, comme un noble cœur qui avait tout fait pour lui rendre son fils. Écoute, ne te fâche pas, cest une vilaine idée, qui nous est venue.. Nous avons songé à te remarier. Genève, dans les années 30. Haut fonctionnaire à la SDN, Solal, déguisé en vieillard juif, sest introduit au domicile de son subordonné Adrien Deumes pour séduire sa femme Ariane. Effrayée, elle le repousse avec horreur. Bah! le père Laurent avait des idées à lui ; il voulait que je fusse avocat, pour plaider les continuels procès quil a avec ses voisins. Quand il a su que je mangeais largent des inscriptions à courir les ateliers, il ma coupé les vivres.. Ce nest pas si amusant dêtre avocat. Elle reste raide et muette, les yeux ardemment fixés sur Thérèse et Laurent qui frissonnent. CAMILLE, arrivant avec une bouteille de Champagne et un paquet de gâteaux. Cette petite a plus desprit que nous. Thérèse et Laurent ont un cœur excellent.. Thérèse et Laurent ont toutes mes bénédictions. Cest pardieu là la phrase entière! Nest-ce pas? madame Raquin, vous leur rendez justice, à vos enfants.. Oui, je tappartiens, fais de moi ce quil te plaira. Cette citation ô combien célèbre nest pas là au hasard. Cest une véritable descente aux enfers que vont vivre Thérèse et Laurent. Hantés par les remords, ils ont le sentiment que Camille les hante. Lorsquils sembrassent ou lorsquils sont au lit, ils sentent le corps du noyé se glisser entre eux pour les punir. Jvous raconte pas la nuit de noces! Un truc à trois mais en vachement plus glauque. Dautant plus que le plan à trois saccompagne dun voyeur : François le chat. Jvous avais bien dit que la bestiole à moustaches allait être importante, non mais! Alors quand on vous dit chat vous pensez à petite-chose-toute-meugnonne-avec-une-frimousse-toute-kawaï, le tout avec des nétoiles dans les yeux. Ben François cest pas ça du tout! Je vous vois! Suzanne se débarrasse de son châle et de son chapeau et va causer bas avec Thérèse, toujours assise devant la table à ouvrage. Michaud donne des poignées de main à tout le monde. Pas dans ce coin, pas dans ce coin ; vous savez, mes petites habitudes.. Dans lautre coin. Là, merci. Insiste particulièrement sur cet amour, en nous montrant quels désirs Un éclair éblouissant lui coupa la parole ; et ses yeux dilatés parcoururent avec effarement ce coin de ville inconnue, lapparition violâtre dune cité fantastique. La pluie avait cessé. De lautre côté de la Seine, le quai des Ormes alignait ses petites maisons grises, bariolées en bas par les boiseries des boutiques, découpant en haut leurs toitures inégales ; tandis que lhorizon élargi séclairait, à gauche, jusquaux ardoises bleues des combles de lHôtel-de-Ville, à droite jusquà la coupole plombée de Saint-Paul. Mais ce qui la suffoquait surtout, cétait lencaissement de la rivière, la fosse profonde où la Seine coulait à cet endroit, noirâtre, des lourdes piles du pont Marie aux arches légères du nouveau pont Louis-Philippe. Détranges masses peuplaient leau, une flottille dormante de canots et dyoles, un bateau-lavoir et une dragueuse, amarrés au quai ; puis, là-bas, contre lautre berge, des péniches pleines de charbon, des chalands chargés de meulière, dominés par le bras gigantesque dune grue de fonte. Tout disparut. 1 Au tout début du texte, lauteur donne beaucoup de détails sur le lieu, comme si il était très important, comme si la plupart de lhistoire allait se passer dans cette ruelle. Zola essaye de nous faire voir la ruelle a travers ce quil écrit, pour que lon se limagine. Tout est décrit, même les plus petits détails, comme si les lieux ont été étudiés minutieusement. Zola incarne.